Manger bio, local, de saison… De plus en plus de consommateurs tendent vers un mode de consommation plus responsable et surtout plus respectueux de la santé de tout un chacun. Et dans cette lignée, on entend beaucoup parler des additifs alimentaires. Évités sans pour autant être déchiffrés, le message principal est là : les acheteurs s’en méfient de plus en plus.

    Aujourd’hui, si vous lisez cet article, c’est certainement que vous vous posez aussi quelques questions sur le sujet, ou qu’à un moment donné dans un rayon de votre supermarché, vous vous êtes sentis démunis devant un paquet de gâteaux pour vos enfants, ou bien une conserve de saucisses lentilles… Et c’est déjà hyper positif, car vous avez conscience que ce que vous ingérez a une impact sur votre santé !

    Je vais donc essayer de clarifier tout ça, même s’il faut avouer que ce sujet est très compliqué à démêler… Et j’espère qu’après cette lecture, vous vous sentirez un peu plus CONSOMM’ACTEUR !

    Premièrement, je pense qu’il est important de remettre le sujet dans son contexte : qu’est-ce qu’un additif alimentaire à proprement parler ? Et bien selon la législation de l’Union Européenne (directive 89/107/CEE du 21 décembre 1988) il s’agit d’une “substance non consommée comme un aliment en soi, habituellement non utilisée comme un ingrédient dans l’alimentation, possédant ou non une valeur nutritive“. Plus simplement, il s’agit de substances (naturelles, ou chimiques donc de synthèses) qui sont ajoutées à un aliment pour “améliorer” un aspect particulier (permettent de conserver un aliment plus longtemps, améliorent l’aspect visuel d’un produit, aident à la fabrication…)

    Comment peut-on les reconnaître dans la liste des ingrédients ? Vous les avez déjà vus maintes et maintes fois puisqu’ils se trouvent maintenant dans la quasi totalité des produits transformés : ils sont cités sous la forme “EXXX” (E pour Europe) et/ou par leur nom scientifique (par exemple : E171 = Dioxyde de titane).

Les différents additifs sont classés dans des catégories selon leur rôle :

• E1XX : colorants ((re)donnent de la couleur à un aliment),
• E2XX : conservateurs (prolongent la durée de conservation des aliments en luttant contre le développement des micro-organismes),
• E3XX à E4XX : antioxydants (prolongent la durée de conservation des aliments en luttant contre l’oxydation), émulsifiants (permettent de mélanger deux substances qui ne se mélangent pas naturellement), épaississants (rendent un produit plus dense, plus visqueux), stabilisants (maintiennent les substances bien mélangés et stabilisent la couleurs des produits),
• E5XX : acidifiants (apportent une saveur acidulée aux produits),
• E6XX : exhausteurs de goût (renforcent le goût des produits).

    Mais qui décrète que tel additif est nocif ou non pour notre santé ? Il s’agit d’un groupe de scientifiques faisant partie de l’EFSA (European Food Safety Authority = Autorité européenne de sécurité des aliments), spécialisés dans les additifs alimentaires, que l’on appelle le groupe FAF. Ces scientifiques présents dans toute l’Europe, s’intéressent à de nombreuses études et données scientifiques afin d’en tirer des conclusions quant à la dangerosité d’utilisation des additifs alimentaires. Là où les choses se corsent un peu, c’est que certaines des études servant de base à ce groupe de recherches ont été effectuées par des industriels ayant un intérêt à l’utilisation de ces additifs…

    D’autres problèmes se posent, car les textes de loi ne sont pas infaillibles, et de nombreuses failles juridiques sont exploitées par les industriels afin d’améliorer leurs rendements…

    Il faut également savoir que certains additifs sont élaborés à partir d’éléments naturels, alors que d’autres sont dits de “synthèses” et donc obtenus chimiquement. En soi, c’est comme toute chose, certains n’ont pas d’impact négatif sur votre santé lorsqu’ils sont consommés en quantité modérée, d’autres sont dangereux. Preuve en est, certains additifs autorisés en Europe sont interdits dans d’autres coins du monde… Je vous laisse tirer vos conclusion…

    Et alors que certains additifs ne sont pas interdits bien qu’ils puissent avoir un impact négatif sur notre santé (ce qui est déjà un problème en soi…), il y a pire ! Eh oui… Avez-vous déjà entendu parler de l’effet cocktail ? Il s’agit tout simplement de cette observation qui met en lumière que certains additifs, combinés dans un même produit alimentaire, peuvent avoir un effet plus nocif que s’ils étaient pris séparément car ils décuplent leurs effets… Pas terrible n’est-ce pas…    .

    Alors oui, il est vrai que certains bâtons sont placés dans nos roues : ces noms scientifiques sont difficiles à comprendre et il y a tellement d’additifs différents et nouveaux chaque année qu’il est difficile de gérer l’intégralité de cette thématique complexe… Cependant, nous avons notre part de pouvoir, en tant que consommateurs !

    En effet, l’utilisation des additifs alimentaires par les industriels a pour but de nous faire acheter leurs produits transformés, et pour ce faire, le produit doit nous plaire : conclusion, ils se basent sur nos critères d’achats.

    Depuis de nombreuses années maintenant, que ce soit en termes d’alimentation ou dans d’autres domaines, la société tend vers une aseptisation par le biais d’un certain perfectionnisme recherché… Notre jambon doit être bien rose et nos macarons doivent arborer de belles couleurs vives, sous peine de ne jamais être achetés. Et pourtant… Pourtant ce jambon tire naturellement plus sur le gris que le rose, et ces macarons contiennent souvent des colorants chimiques… En soit, il ne s’agit ici que de paraître, d’artifices…

    Nous ne pouvons pas râler car l’industrie nous empoisonne quand nous ne sommes pas prêts à abandonner le confort de pouvoir garder nos carottes râpées plus de trois semaines au réfrigérateur… Si nous étions réellement conscients de ceci, et que nos modes de consommations changeaient progressivement, alors il y aurait de fortes chances que certains additifs ne soient plus utilisés.

    Eh bien premièrement, comprendre ! En effet, comprendre nous permettra d’agir comme bon nous semble en notre âme et conscience. Ainsi, apprendre à décrypter les étiquettesautant que faire ce peut (un article dédié à la lecture d’étiquettes sera bientôt en ligne.

    Ensuite, choisir les aliments ayant une liste d’ingrédients la plus courte possible et ou il y a le moins d’additifs alimentaires.

    Il est également intéressant de savoir que les aliments biologiques ont une réglementation assez stricte en termes d’additifs alimentaires et que sur plus de 500 existants, ils ne sont autorisés à en utiliser que 50 seulement.

    Pour les personnes ayant la possibilité de l’utiliser, l’application Yuka permet de scanner via vos smartphones les codes barres de vos aliments afin de vous donner un ordre d’idée de la dangerosité des additifs présents dans vos produits.

    Mais il est certain que la meilleure solution reste la suivante : privilégier les repas faits maison aussi souvent que possible, cela vous permettra d’avoir la main mise sur ce que vous mangez !